Le Cannabidiol (CBD) – un phytocannabinoide non-psychoactif dérivé de la plante de cannabis – gagne du terrain dans les milieux médicaux et aux yeux du public alors que de plus en plus d’études confirment ses qualités médicinales. Parmi ces dernières figurent les capacités du CBD à contrer l’inflammation, réduire l’anxiété, la dépression, le stress post-traumatique (PTSD), la psychose, et les convulsions.
Plus étonnamment, et peut-être plus urgemment, le CBD se révèle être un agent anticancéreux puissant (comme l’a récemment reconnu l’American Association for Cancer Research – AACR). Un document publié par l’ AACR a constaté que le CBD induit la Mort Cellulaire Programmée (MCP) dans les cellules cancéreuses du sein.
Image: Une cellule de cancer du sein en train de se diviser. Via: royaltystockphoto | Shutterstock
Dans l’introduction, les auteurs notent:
« Le cancer du sein est la deuxième cause de décès liés au cancer chez les femmes aux États-Unis. Les options de traitement conventionnelles sont souvent limitées par la toxicité ou la résistance acquise, et de nouveaux agents sont nécessaires. Nous avons analysé les effets d’un des constituants du Cannabis sativa, le cannabidiol (CBD), un composé naturel puissant à l’activité avérée sur les cellules du cancer du sein, et élucidé ses effets sur les voies néoplasiques clés. »
Un peu plus loin dans cette étude, ils notent:
« Nous avons constaté que le CBD inhibait la survie des deux lignées cellulaires du cancer du sein à récepteurs œstrogéniques positifs et à récepteurs œstrogéniques négatifs, et induisait l’apoptose (forme de Mort Cellulaire Programmée – MCP) en fonction de sa concentration. De plus, à ces niveaux de concentrations, le CBD a eu peu d’effet sur les cellules MCF-10A, les cellules non tumorigènes, mammaires (c-à-d les cellules saines). Ces données vont dans le sens de l’utilité du CBD comme agent anti-cancéreux, car elles suggèrent que le CBD tue de préférence les cellules cancéreuses du sein, tout en minimisant les dommages aux tissus mammaires normaux (sains). »
Si le CBD continue à s’illustrer en laboratoire alors que les recherches se poursuivent, il a le potentiel d’améliorer ou de remplacer les traitements conventionnels, tels que la chimiothérapie, qui provoque souvent des dommages significatifs aux cellules saines et peut provoquer des effets secondaires indésirables et potentiellement dévastateurs.
Les auteurs de l’étude expliquent que le CBD coordonne l’apoptose et l’autophagie, entraînant la mort des cellules cancéreuses du sein. L’apoptose (suicide cellulaire) joue un rôle essentiel dans notre corps. C’est une forme de mort cellulaire qui facilite l’élimination des cellules âgées et anormales sans libération de substances nocives. L’autophagie (recyclage cellulaire) est un autre processus physiologique normal par lequel le corps décompose les cellules indésirables. Il maintient notre homéostasie (équilibre des processus physiologiques), en contribuant à la dégradation des cellules âgées ainsi qu’à la formation de nouvelles cellules.
Les cannabinoïdes, la famille moléculaire dont le CBD fait partie, opèrent en se liant à certains récepteurs cellulaires qui composent le système endocannabinoïde humain. Ce sont les récepteurs CB1 et CB2. Fait intéressant, l’étude note que le CBD a induit ses effets anticancéreux indépendamment de l’activation de ces récepteurs, ce qui porte les auteurs à penser que:
« Les effets de nombreux cannabinoïdes interviennent en se liant aux récepteurs CB1, CB2 ou au récepteur vanilloïde (3, 4); Cependant, nos résultats indiquent que le CBD induit la MCP indépendamment de ces récepteurs. C’est un domaine prometteur pour la recherche future dans la mesure où l’identification du récepteur par lequel les effets anticancéreux du CBD interviennent pourrait contribuer à améliorer la conception de nouveaux médicaments avec un mécanisme d’action similaire au CBD. »
« Dans cette étude, nous avons démontré que le CBD induisait à la fois l’apoptose et l’autophagie, c-à-d la mort induite dans les cellules du cancer du sein. La MCP par apoptose est bien documentée, alors que la mort cellulaire par autophagie est une découverte relativement récente, et il y a encore beaucoup à découvrir au sujet des facteurs qui portent préjudice l’autophagie en faveur de l’auto-protection ou l’auto-destruction. »
Reset a contacté le biochimiste Dennis Hill – qui a traité avec succès son propre cancer en utilisant du cannabis, afin d’en savoir plus à propos du CBD et la façon dont il interagit avec le système endocannabinoïde humain:
« Le CBD est un frère métabolique du THC, en ce qu’ils se ressemblent à bien des égards, mais ils sont également différents quant à leurs modes d’actions », explique le Dr Hill par email. « D’abord, nous constatons que le CBD n’a pas d’effets psychotropes et qu’il y a peu de récepteurs CB2 dans le cerveau et les nerfs périphériques. Il semble y avoir un profil thérapeutique plus large associé au CBD, qui est répertorié ici [Voir le tableau ci-dessous]. »
« L’un des avantages pour la santé les plus importants des cannabinoïdes est leur propriété anti-inflammatoire », poursuit Hill. « En cela, ils sont de très bons modulateurs de la cascade de cytokines inflammatoires. De nombreux états pathologiques découlent de l’inflammation chronique; tels que la dépression, les démences y compris la maladie d’Alzheimer, le cancer, l’arthrite et d’autres maladies auto-immunes… »
« Les cannabinoïdes, en leur qualité d’immunomodulateurs, interrompent la cascade des cytokines inflammatoires de telle sorte que l’inflammation locale ne se traduise pas par une pathologie des tissus. C’est ainsi que nous sommes épargnés des maladies morbides ou terminales. Mais si notre propre système endocannabinoïde peut maintenir l’homéostasie métabolique et même guérir une maladie grave, pourquoi sommes-nous en proie à la maladie? »
« Nous savons que le corps ne produit que de petites quantités d’anandamide et de 2-AG (tous deux des endocannabinoïdes, c-à-d des cannabinoïdes produits par notre corps) – assez pour maintenir le corps, mais pas assez pour surmonter le stress chronique, la maladie, les blessures ou la malnutrition. Le cannabis est la seule plante à notre connaissance qui produit des phytocannabinoïdes qui imitent nos propres endocannabinoïdes. Un des grands avantages de ce médicament mimétique est que les cannabinoïdes sont essentiellement naturels à notre biologie et ne nuisent pas à nos tissus et systèmes. »
« Il est bien connu que la plupart des maladies du vieillissement sont d’origine inflammatoire, ce qui fait potentiellement du cannabis le meilleur supplément anti-âge que nous pouvons consommer pour éviter l’arthrite, la démence, l’hypertension, le diabète, l’ostéoporose, Alzheimer et le cancer. Tout pense à croire que bien utilisé, il peut très largement contribuer à une longue vie en bonne santé. »
Article traduit par Philippe J M Morel – Site internet – Facebook
Traducteur/Interprète/Doubleur-Voix (Anglais-Français/ Français-Anglais) spécialisé dans les secteurs de l’Environement (développement durable, énergies renouvelables, permaculture, solutions alternatives…), la Philosophie (Spiritualité au sens large…) et la Politique (si possible alter-mondialiste…); résidant actuellement à Londres.
Sources : Reset.me