• CANCER DE LA PLÈVRE : LES SYMPTÔMES QUI DOIVENT ALERTER

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    CANCER DE LA PLÈVRE : LES SYMPTÔMES QUI DOIVENT ALERTER

     

     

    Souvent confondu avec le cancer du poumon, le cancer de la plèvre (membrane constituée par deux feuillets (un sur le poumon, l’autre sur la face interne de la paroi thoracique)) se manifeste par des signes souvent tardifs. Voici ceux qui peuvent vous alerter avec le Pr Philippe Astoul, pneumologue, cancérologue et professeur d'université à l'Hôpital nord d'Aix-Marseille. 

     

    Des difficultés respiratoires

    La personne qui présente un cancer de la plèvre sent au départ une légère gêne à la respiration pouvant disparaître temporairement, puis au fil du temps, devenir permanente. Cela peut être accompagné d’une toux sèche sans sécrétion. Cette toux entraîne souvent une douleur au niveau des côtes.

    Pourquoi : "Lorsque les cellules cancéreuses se multiplient, elles entraînent une inflammation c’est-à-dire une dilatation des vaisseaux autour des feuillets pleuraux. Du liquide* va passer des vaisseaux dans la cavité pleurale finissant par créer un épanchement pleural**. Le poumon et le diaphragme étant comprimés par le liquide, en fonction de sa quantité, le poumon fonctionnera moins bien et le patient se sentira essoufflé", explique le Pr Astoul.

    Pas de panique cependant : ce symptôme est retrouvé dès que la plèvre est atteinte par une maladie (infections…).

     
    * la plèvre est une membrane composée de deux feuillets. Un des feuillets entoure le poumon, l'autre tapisse la face interne de la cage thoracique. Entre ces 2 feuillets existe la cavité pleurale, qui contient habituellement un peu de liquide qui sert au glissement du poumon dans la cage thoracique lors des mouvements respiratoires.  
    ** ou pleurésie, un excès de liquide qui se répand dans la cavité pleurale.
     
     
     

    Des douleurs thoraciques

     
    Des douleurs commencent à se faire sentir à la base du thorax, à gauche comme à  droite en fonction du côté atteint (jamais les deux côtés sauf très tardivement), augmentées à l'inspiration et à la toux. Ces douleurs sont au début temporaires, puis constantes jusqu'à résister aux médicaments analgésiques, voire dans certaines situations, aux dérivés de la morphine.
     
    Pourquoi : "La plèvre est parcourue de multiples ramifications nerveuses (à l’inverse du poumon). Toute atteinte de cette membrane, quel qu’en soit le mécanisme qui la sollicite, va entraîner une douleur", explique le Pr Astoul.
     
     
     

    Un manque d'appétit et une perte de poids

    Outre les signes respiratoires (essoufflement, douleur, toux..), le patient souffrant d’un cancer de la plèvre peut présenter des signes généraux comme une altération de son état (fatigue, manque de tonus..) et un manque d'appétit de plus en plus important qui entraîne un amaigrissement. "La perte de plus de 5% du poids du corps initial est un signe d’extrême gravité" explique le Pr Astoul.

     
    Pourquoi : "Ces symptômes généraux sont souvent le signe d’une maladie déjà bien avancée. C'est souvent un signe qui montre la propagation de la tumeur dans l'organisme. Outre la pleurésie cancéreuse, on retrouve souvent d’autres métastases thoraciques ou extra-thoraciques."
     
     
     
     

    D'autres symptômes moins spécifiques

    Plus rare, il arrive que d'autres signes se déclenchent tardivement lorsque la tumeur est déjà bien avancée et s'est propagée à d'autres parties du corps. Par exemple :

    - une difficulté à avaler dans de rares cas d’atteinte de la plèvre à proximité de l’œsophage.
    - des changements au niveau du transit intestinal ou un gonflement au niveau de l'abdomen, provoqués par l'extension du mésothéliome qui traverse le diaphragme et envahit le péritoine*, "fabriquant" alors du liquide en excès. "L’accumulation de liquide dans le péritoine (ascite) a pour conséquence un ralentissement du transit digestif et un gonflement de l’abdomen" explique le Pr Astoul.
     
     
     
     

    Souvent un cancer secondaire

    Le plus souvent : ce sont des tumeurs secondaires (métastases) liées à un cancer développé sur un organe de voisinage (le poumon par exemple) ou à distance (le côlon, l’estomac, le rein, le sein…).

     
    Il existe cependant : des cancers primitifs de la plèvre que l'on appelle "mésothéliome". Ce cancer est rare avec moins de 1000 cas par an en France et reste très agressif.
    La cause dans la majorité des cas chez l’homme (près de 85%) est liée à une exposition (souvent professionnelle) à l'amiante. Les effets de l'amiante sur l'organisme sont longs à se révéler. Le délai entre l’exposition et la découverte d’un mésothéliome est en moyenne de 20 à 40 ans.
    Les personnes à risque sont essentiellement les travailleurs du bâtiment (soudeurs, chaudronniers, plombiers,…), et des chantiers navals mais également leur famille par exposition indirecte* et inhalation des fibres.

    * Ces fibres d'amiante sont facilement transportables sur les vêtements et peuvent être disséminées dans l’air lors de la manœuvre de "dépoussiérage" avant de laver le vêtement. 

    *  membrane qui entoure les intestins et qui est de même nature que la plèvre.

     

     

    Publié par Florence Massin, journaliste santé et validé par Pr Philippe Astoul, pneumologue, cancérologue

     

    Remerciements au Pr Philippe Astoul, pneumologue et cancérologue au "Department of Thoracic Oncology, Pleural Diseases and Interventional Pulmonology
    Hôpital NORD - Aix-Marseille University"

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